croquis bâclé par moi, en genre 10 minutes, application de la texture comprise
Dimanche, après quelques heures passées à suer sang et eau sur un épilogue, j’ai fini d’écrire le premier jet, de ce qui est en fait un (gros) roman si je suis honnête avec moi-même. J’ai tendance à dire « truc » ou « projet », parce que le mot roman me fait un peu peur, mais bon, avec plus de 300 pages word et l’équivalent d’environ 250 000 mots (pour ceux à qui ça dit quelque chose), je pense que je ne peux plus me voiler la face maintenant.
J’ai eu l’idée générale de ce projet (ha ha) en seconde, pendant mes cours d’allemand (inutile de vous dire que je ne pipe pas un mot de cette langue), ce qui fait un tout petit peu moins de 10 ans. Je me rappelle très bien avoir fait des fiches personnages en cours de physique aussi (y a prescription maintenant). Et finalement, j’ai écris 100 pages de la version 1 durant mon année de terminale. Après, j’ai eu une grosse remise en question et j’ai tout jeté et rien conservé. Je comptais même arrêter d’écrire d’ailleurs. Le soucis, c’est que cette idée, ne me quittait pas et elle en était presque obsédante. Et, si j’ai continué à écrire finalement, c’est à cause de cette idée là.
Au final, il y aura eu 4 versions et 4 personnages principaux différents ou presque et finalement le résultat final n’a plus grand chose à voir avec la version 1. Mais, l’idée est toujours là et même, elle a mûri avec moi (fort heureusement) et en a vu se greffer d’autres.
Ce roman, c’est donc un peu la somme de tout ce que j’aimerai lire. Parce que comme j’en avais marre d’attendre un bouquin post apocalyptique avec des zombies, des pirates, des gros camions, des dieux morts, des enfants monstres (mais en fait pas tant que ça), des réflexions sur la famille/l’immortalité/la vie/l’existence de dieu et j’en passe et bien, je l’ai écris moi-même.
Ca m’a quand même pris 10 ans. Et bon, j’avoue, au fond de moi, j’étais quasiment certaine de ne jamais le finir.
Je m’explique. Ellis/La Tour inversée n’a pas vraiment pour vocation d’être publié, ni même lu par d’autres personnes que moi à la base. Ce roman est une idée que je devais coucher sur papier. Impérativement. Mais je l’ai fait pour moi principalement, parce que ça me plaisait de faire vivre mes personnages. Le finir, impliquait nécessairement de se poser la question du « et après ». Du coup, j’ai beaucoup trainé sur le dernier chapitre, parce que je ne voulais pas finir.
Ecrire, m’apporte un certain calme et un équilibre que je ne retrouve pas ailleurs. Cependant, pour que cela marche, il faut que j’ai quelque chose à dire. Or, avec Ellis, j’ai dit tout ce que j’avais à dire et j’ai l’impression d’avoir fini mon travail maintenant. Je n’ai pas vraiment d’autre projets en cours ou à commencer et je ne sais pas si ça reviendra un jour. Ca me fait vaguement peur.
De plus, comme je l’ai dit, ce roman n’a pas pour vocation d’être lu. MAIS… j’y ai passé 10 ans et il m’arrive de me dire que maintenant qu’il est fini, que vais-je en faire ? L’imprimer et le laisser pourrir dans un tiroir ? Le détruire de mes clefs usb, disque durs et autres supports de sauvegarde ? Ca, je ne peux pas. Alors quoi ? Le faire lire ? A qui et comment ? Je pourrais le faire lire à ma famille, mais heu… ma mère ne le lira pas, ce n’est pas son type de littérature (je ne t’en veux pas maman :D) et mon père je ne pense pas non plus (papa ?). Peut-être un de mes frères, mais c’est pas sûr. Les copines ? … là, c’est moi qui ai du mal. Beaucoup d’elles écrivent et j’ai comme un petit (gros) complexe d’infériorité. Et puis, plus généralement, j’avoue bêtement que voir jeter en pâture mon « bébé »… je ne suis pas prête. Du coup, ne parlons même pas pour l’instant d’un forum de bêta-lecture de type CoCyClics ou d’édition potentielle.
La grande question est donc : Et maintenant ?
(je vais probablement m’acheter du temps en commençant tout bêtement par me corriger et me relire à partir de septembre. Ca devrait me prendre deux bons mois déjà.)
(si vous vous êtes déjà retrouvé dans la même situation, je prends tous les avis ou expériences. )